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Posologie poétique: une dose radiophonique quotidienne

Un poète par semaine, cinq doses poétiques à heure fixe. Une forme d’édition radiophonique, précieuse au poème et ouvrant le champ aux écritures nouvelles. Mais d’abord se focaliser sur les poètes. Trop peu d’espaces leurs sont consacrés, la seule place discernable est devenue celle de leur absence, comme si d’être hors du monde s’élargissait « hors des ondes ». La belle enfouie passionne mais tout reste roujours à prouver. Notre besoin de poésie est si difficile à rassasier que nous la guetterions dans les slogans, les informations frivoles, les pubs. Sur ce mode ajoutons que son vrai goût d'authentique est dans la parole qu’elle engage. La poésie est radiophonique, les mots veulent se faire entendre. Pour autant qu’on ne les dramatise pas ni ne les berce trop.

Je sentais des gouttes de rosée à mon front, comme un vin de vigueur ( Ma Bohème-Rimbaud)

Tous les jours, un comprimé de vigueur. Trois minutes, pas plus ! Peut-être est-ce une bonne manière d’être "sur le terrain » pas de place à l’évaporation poétique. La régularité, la brièveté portent avec elles l’action. Ce rapport vocal à l’écriture reste physique, malgré les distances. Tout faire pour rattacher ce temps bref à la vie. En studio et résonnant des lieux de parole, des scènes poétiques ou littéraires existantes autour de nous. D’où ce souhait en parallèle, d’une résidence à la maison de la Poésie de Paris (en cours d’accord). Coupant quelquefois par des citations plus anciennes, on peut imaginer aussi quelques compagnonnages : écrivains, personnalités diverses, architecte, artisan, élu, simple citoyen.. de manière à ne pas nous balader toujours seul dans la bibliothèque.

Souvent partenaire du Printemps des Poètes, parrain cette année et pèlerin aussi d’une certaine façon, j’aime aller de textes en textes et d’auteurs en époques, d’époques en espaces, etc. Il faut des scènes à la parole poétique, et qu’elles soient détachées du théatre. Et sans doute, hors de la chronologie des romans.

Prolongation à mes engagements envers la poésie. Toute ma reconnaissance à ceux qui me confient cette délicate occupation, faire entendre un poète, une écriture poétique, dans le flot quotidien. Pourvu que ça dure, et pourvu que ça se maintienne.

Commentaires

"la seule place discernable est devenue celle de leur absence" : dans les médias, oui...
Donc, excellente nouvelle !
"Pourvu que ça dure"...

Excellente nouvelle et des souvenirs qui affleurent, de ceux qui trahissent notre âge. Je me souviens d'une télévision en noir et blanc qui diffusait un poème sous forme de devinette, avec le tire et l'auteur qui apparaissaient à la fin. Les grands classiques et leur diction de l'époque.
J'ai hâte d'entendre cette renaissance de la poésie à l'antenne, avec votre voix pour génitrice.
Belle telle qu'en elle-même

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