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la Rentrée, calmez-les !

Heureux de vous retrouver, bonjour. Un peu de silence s'il vous plaît, merci ! Prenez place près du poste… Il n’y a plus de poste ? Oui, bien sûr, désormais chacun fait ce qu’il veut : mobile, suréquipé, sécurisé... On veillera juste à ne pas se faire jeter, pour négligence par exemple ou abandon de poste. Les vieilles peurs nous tiennent. Nous vous proposons donc provisoirement de garder le même dispositif : les poètes écrivent, on les écoute. Pour se faire on choisit des auteurs assez opposés, contrastés, mais indiscutables dans leur engagement et leur recherche. Des éclairés, des bêtes de science poétique. On garde aussi l’interprète, un bon acteur (faute de mieux) pour tous les cas où l’écrit parle, pour les formules à éclaircir ou - nous en reparlerons - ces voix intérieures à sortir et à secouer. On garde l’équipe de réalisation avec Manoushak Fashahi en vigie sensible..

Ca se dit haut la poésie? Comment ? Avec diction ? Il faut tourner, faire tourner le poème. On doit inverser chercher surprendre. Finalement, écouter dans l’auditeur.

Heureux de vous entendre et d’inventer avec vous les mots qui frapperont cette entrée - un peu de silence, merci ! Dira-t-on qu’elle nous avait manqué, la poésie ? Peut-être qu’elle ne nous a pas manqué… Rappelez-vous : L’environnement, hein, ça commence à bien faire, disait un fier à bras déclaré candidat. La poésie aussi, hein, on pourrait s’en passer. Nous n’avions pas besoin d’elle puisqu’elle était tout autour dans l’été, sa cuisante beauté, sa bulle d’indolence et ses livres éparpillés.. Partout jusque dans l’absence de programme, l’accroissement des perspectives. C’est bientôt passé, n’était qu’un été. On va commencer par rentrer les meubles du jardin, bouquins. et pata-couffins. Ensemble on va se rentrer. Étions-nous seulement sortis ? Ceux qui eurent des vacances... et les autres, ils peuvent sortir madame ? La poésie nous accorde des congés ou d’y revenir. Revenons. Pour cela, nous allons faire nos devoirs quotidiens de poésie ensemble, nous qui en faisions quotidiennement un jeu, presqu'une allégorie de l’instant.
Retenir : il n'y a poème que s'il y a retour (en nous-même, sur nous-même). D’abord revenons à l’été....

En cette rentrée nous devrions mettre en avant « Pluie d’été » ce poème d’Yves Bonnefoy. Puisque depuis ce 1er juillet, il était Bonnefoy... Ce considérable présent nous a quitté. Nous pensons brusquement à Butor, sa boîte pleine à craquer, expérimentale et magique, sa fabrique de poésie jusqu’au dernier souffle dans la clarté, mort au combat. C’est au moment qu’il s’achève que le poème de l’été se forme, revient nous chanter Nerval avec « Résignation ». À chacun d’y trouver tristesse ou déraison... incandescence. Il sera notre poème d’envoi puis, pour le ralliement, nous en appelons à quelques grands sonneurs : Mallarmé, Hélinand de Froidmont, Laurence Vielle. Pour rappeler aussi dans sa violence et dans sa brusque ténèbre, ses tueries et ses feux dévorants, la tragédie estivale. Et nous présentons les premiers auteurs et les recueils choisis pour entamer le trimestre, car quand même il faut du prévisionnel, vous comprenez, il n’y a que ça qui marche ! En avant !

Commentaires

Laurence V I E L L E . Elle n'est pas vieille... Lire à l'occasion, "tu me vois viellite".. dans OUF ... Ou les textes à GASTON

merci, je corrige aussitôt bien sûr oui, je me suis fait attraper.. du mal à relancer les machines. Comme un souhait de rentrée sans doute : garder le cancre à l'œuvre, lui accorder des erreurs, des pâtés ou des coquilles. Jurer qu'il ne le fera plus, et remercier pour les pistes à suivre et lire ! JacB

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