Cousins de Rousseau, un projet de la compagnie sur l’actualité de Jean-Jacques Rousseau

Voila un moment que ça sent le Rousseau dans cette équipe ! Compagnie faisan, par les villes et par les champs, l’envie s’était posée avant même le tricentenaire de la naissance du petit Jean-Jacques de Genève de ne s’occuper que de sujets rousseauistes pendant longtemps. Choix exclusifs relatifs à la nature et à ce débat sur l’homme et la société, l’origine des fondements de l’inégalité. Faisan compagnie, notre réflexe serait plutôt d’aller scruter la littérature avec les oreilles, désirant trouver un chant possible, par l’expression parlée de certains passages et certains thèmes chers au musicien philosophe…

C’est en plein air, c’est sous le ciel qu’il faut vous rassembler et vous livrer au doux sentiment de votre bonheur… Avec la liberté, partout où règne l’affluence, le bien-être y règne aussi. Plantez au milieu d’une place un piquet couronné de fleurs, rassemblez-y le Peuple, et vous aurez une fête. Faites mieux encore : donnez les spectateurs en spectacle ; rendez-les acteurs eux-mêmes ; faites que chacun se voie et s’aime dans les autres, afin que tous en soient mieux unis.

Lettre à d’Alembert

Cousins de Rousseau

Cousins de Rousseau est un ensemble de spectacles et d’actions qui viennent remuer la question d’une persistance (ou non) des affirmations du philosophe genevois sur l’homme, celle aussi de son influence dans les débats essentiels sur l’environnement ou à propos de l’inégalité. La drôlerie n’est pas exempte de ces sujets graves, à travers l’examen d’une théorie et des modes de vie qu’elle engendre. Un des modules est déjà réalisé : Nature aime à se cacher présenté au Théâtre de la Bastille en septembre 2011.

Un autre s’adresse aux parcs et jardins : Chassez le naturel événement de plein air. Il se définit comme un kit Rousseau de plusieurs éléments pouvant être assemblés au cours d’une fête publique telle qu’en décrit la Lettre à d’Alembert ou dans une représentation pour le théâtre. Ainsi les deux spectacles pourront se joindre en un seul.

Cousins de Rousseau : une chronologie

Cela commence par une proposition restée sans suite et répondant à une demande du Conseil Général de l’Oise, pour le Parc d’Ermenonville. Dossier déposé en 2011. Puis des essais réitérés, des lectures des rencontres :

• Un travail de deux trimestres avec des lycéens du Lycée Bayen à Châlons-en-Champagne, atelier de théâtre de Pascale Mathieu, improvisations sur des thèmes rousseausistes, des phrases clés. Beaux résultats. Sans budget pour la présentation finale, malgré des demandes faites auprès du festival Furies pour un plein air en juin et de la Comète Scène Nationale, nous en sommes restés à ce stade d’étude malheureusement.
• Dix jours d’enseignement, cette fois rémunéré : travail sur Rousseau et le dire non théâtral pour l’école de la Comédie de Saint-Étienne en classe de première année.
• Accords avec le Parc naturel régional du Pilat pour réaliser des interventions pendant l’été sur le sentier Rousseau entre Condrieu et La Jasserie du Pilat. Proposition d’un chemin sonore avec des extraits de textes enregistrés et doublé de courtes interventions jouées. Manque de relais du côté de l’école pourtant favorable, échange brusquement suspendu de la part d’Axel Martiche responsable du Parc naturel régional du Pilat, le projet reste dans sa coquille ainsi que la réalisation d’une installation sonore mobile Chassez le Naturel pour Parcs et chemins.

Difficultés très actuelles pour réunir les budgets, les partenaires escomptés à Amiens, Saint-Étienne, Châlons-en-Champagne, La-Roche-sur-Yon se volatilisent. D’autres heureusement apparaissent qui permettent de regrouper une nouvelles action sur des festivals littéraires en ouverture d’été : Rennes, Grignan, Avignon…

Faisan stage à Oullins

Il a suffit d’une rencontre avec Roland Auzet pour que nous parlions Renaissance. Il fait partie de ces gens assez rêveurs pour penser qu’on puisse citer en scène l’épuisant Rousseau, celui dont certains ouvrages parurent « feuillus » à Diderot ; il faisait allusion à la longueur des quatre livres de La Nouvelle Héloïse. Bien heureusement je ne me laisserai pas faire par mes démons solitaires : accompagné de « chercheurs en scène » (stagiaires, élèves, amateurs et baragouineurs…) nous sélectionnerons tout ce qui se parle dans l’oeuvre et comment s’y engager physiquement jusqu’à en aboutir un modèle en scène : Chassez le naturel, entre lecture et jeu… Telle sera notre tâche de Rousseau.

Notes pour le stage

Rousseau, les choix ne manquent pas. Mais que dire, et comment sortir de la sensation écrite ? Les pages à travailler seront parfois très courtes et ne doivent pas nous empêcher de faire des improvisations libres, nous emparant d’une phrase ou d’un débat, théâtralisant tel dialogue de La Nouvelle Héloïse, réécrivant l’original, créant des chœurs parlés etc. Pas question de couvrir tous les écrits, deux nous parlent particulièrement : La lettre à d’Alembert parce qu’il y est question du théâtre et de sa mauvaise influence chez les gens vertueux, le Discours sur les fondements et l’origine de l’inégalité parce qu’un système lumineux y est exposé, certaines pages paraissent admirables et permettent d’échapper aussi à toute idée préconçue sur le rousseauisme au naturel.

Cousins de Rousseau : représentations

Rennes : Parcours tout court performances

Chassez le naturel : une performance mobile sur green domestique ou terrain vague. Le comédien utilise les extraits forts de Rousseau dont il s’est auto-intoxiqué comme d’une série de projectiles. Il pourra être secondé par un musicien ou un danseur, expérimentateur de l’État de Nature. Le public est amené à participer à ces jeux, garantissant la part d’auditoire précieuse à toute misanthropie accomplie, il est donc exposé.

Le Havre et Le Mans (lectures musicales) et soirée Jean-Jacques Jazz à Avignon pour France Culture.

Une soirée de lecture se présente quelquefois comme un jazz. Au lieu d’une belle histoire avec ses montées d’émotion, on peut se donner pour règle la liberté et y ajouter l’étonnement. Ici, un auteur classique bien connu mais en forme puisqu’en juin tombe son anniversaire ; 300 ans, quand même. Vous l’avez remarqué ça sent le Rousseau ! De son écriture, je joue par courtes séquences rythmées. Notre partie s’organise à deux joueurs : un guitariste virtuose débridé Claude Barthélemy et de mon côté comédien, un agité du buccal. Passant des premiers textes théoriques lumineux au Contrat Social, nous cherchons une danse de paradoxes, pouvant nous disperser en rêveries solidaires. Nous laisserons les Confessions aux confesseurs, notre tâche de Rousseau sera de faire briller son système et ses emportements ; et bien sûr de rendre accessible et faire entendre la force de son écriture, son style !

Lien podcast

Grignan : Festival de la correspondance

Rousseau comme “guest”. Je propose de partir sur un exercice auquel je me livre à l’occasion du tricentenaire de la naissance de Rousseau, trouver l’actualité des propos du philosophe Genevois dans un choix de textes rythmés, puisant à la fois dans ses premiers discours et dans certaines pages littéraires romancées. Cousins de Rousseau est le titre de cette performance où je convie le public, parfois en clin d’œil, à faire l’expérience de certaines thèses : l’état de nature, l’inégalité, la nocivité du théâtre ! Les rêveries ou la misanthropie. Faire que ce moment paraisse actuel dans un temps où l’on parle quotidiennement de l’environnement et de la répartition des richesses.

Spectacles

• Le Havre : lecture en Duo Jazz avec Claude Barthélemy Cousins de Rousseau ;
• Lille 29 mai : Théâtre du Prato, représentation de Nature aime à se cacher ;
• Bruxelles 31 mai : Théâtre 140 // SACD Belgique, représentation de Nature aime à se cacher suivie d’une rencontre avec la philosophe Jocianne Van Weddingen.
• Chambéry : Festival du premier roman incises Rousseau dites par cœur dans la lecture officielle ;
• Rennes : résidence du 8 au 15 juin pour le festival Parcours Tout Court, réalisation de deux performances solo de vingt minutes Chassez le naturel par Jacques Bonnaffé ;
• Rennes centre 12 juin, Les Champs libres : trois sets ;
• Thorigné-Fouillard, Domaine de Tizé, 13 juin : Au bout du Plongeoir, performance réalisée avec le danseur Sylvain Prunenec.
• Sené (Golfe du Morbihan) 15 juin : deux sets complet solo ;
• Nantes Pannonica le 24 juin : manifestation Le jardin singulier performance solo Cousins de Rousseau ;
• Oullins le 25 juin Théâtre de la Renaissance : présentation de l’atelier amateur autour de Rousseau : richesse et nature, inégalités. L’atelier se déroule entre Octobre 2012 et Avril 2013 avec la complicité de Yannick Laurent, comédien.
• Maison de la Culture d’Amiens le 30 juin festival Art, villes & paysage, Hortillonnages Amiens 2012 deux performances plein air avec le danseur Sylvain Prunenec, payé par la compagnie ;
• Festival de la correspondance de Grignan, 4 juillet : nouveau montage des textes pour une lecture duo avec Jean-François Peyret ;
• Avignon 13 juillet, Cour du Musée Calvet : direct pour France Culture, Jean-Jacques Jazz avec Claude Barthélémy, performance concert d’une heure vingt ;
• Le Mans 25 juillet : concert Cousins de Rousseau avec Claude Barthélémy ;
• Domaine de Kerguéhennec (56500 Bignan) 16 septembre : deux performances solo de vingt minutes Chassez le naturel.

Projets

Reprise et tournée de Nature aime à se cacher texte de Jean Christophe Bailly, avec un prologue dans le cycle Cousins de Rousseau.

En 2013

• Oyonnax : une représentation et performance dansée-parlée en ouverture vernissage de l’exposition des photographies d’Éric Pillot, liée au spectacle ;
• Nice du 6 au 10 février : 5 représentations ;
• Oullins, Théâtre de la Renaissance : 5 représentations du 2 au 5 avril, quatre week-end ateliers amateurs sur parler Rousseau ;
• Nantes le 13 mai : une représentation ;
• Théâtre de la Bastille, Paris : 22 représentations du 14 mai au 9 juin ; titre de la reprise Chassez le naturel, prologue Rousseau développé ;
• vente et reprises du spectacle en 2013-2014.