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Verts de Rage
VERTS DE RAGE Petit billet humoristique de rentrée pour la chronique Regards dans la Voix du Nord. Embarras de la rédaction, qui me demande de réduire. Un peu. Ne pas trop désigner ni salir les goujats.
A Douai. Le type sort du tabac tranquille, portant une tête de goujat magnifique. Il aboie vers un autre mécontent, bloqué par sa voiture sur la bande cyclable Quoi ! Je travaille Moi ! L'homme au vélo, vraiment vert cette fois, lâche un grand coup de pompe appuyé d'une raie ferme sur les deux portières et lance en disparaissant : Et moi je prends des vacances, peut-être ? Irréconciliables. Pour La Fontaine : Ils sont trop verts et bons pour des goujats. En fait la citation complète donne raison au petit homme vert en commençant par : Mais comme il n'y pouvait atteindre… Trop limité, trop bête, le type à tête de goujat est énervé. En retard comme toujours.
En retard sur tout. Comme ce député socialiste du Nord, courageux lorsqu'il choisit le Figaro pour parler des Verts : il faut les remettre à leur juste place. A sa manière obsessionnelle de scander l'anathème, parlant d'obscurantisme, inquisition et autres bagatelles, on sent quelle fibre populiste sommeille en lui. Pour s'attaquer au Front National commencer par soi. Diviser et exclure paraissent moins des valeurs de gauche qu'être ensemble, sur la même planète, après Fukushima ses morts et ses milliards. Penser la transition énergétique par exemple, attendre un ministère de l'environnement en actes plus qu'en promesses. Ou alors intronisons la gauche goujat ! Appréciée des lobbys, selon le même journal, elle décide en aboyant Quoi, je travaille moi !
Voilà c'est la rentrée. Et déjà d'attaque ! Pas même une carte postale ? Si, allez… Passé l'été à Gennevilliers, j'adore ! Deux mois de répétition en banlieue de Paris pour Hannibal, stupéfiante pièce allemande de 1830, montée par Bernard Sobel, un "illustre" du théâtre public. Je travaille Moi, j'y vais même à vélo ! Les gens croient qu'il suffit de passer un costume, de se couler dans le décor pour que ça prenne en dix jours. Mais c'est du labeur le vrai théâtre ! A ce propos, un grand ouvrier vient d'être nommé à Lille, Théâtre du Nord. Un de ceux qui savent ce que c'est que l'engagement, physique et populaire. Christophe Rauck, metteur en scène passionnant, pour tous et tertous. Je peux les yeux fermés vous inviter à l'aimer.
PSsssss : Hannibal de Christian Dietrich Grabbe, 15 acteurs 183 décors, 7 épées, mise en scène de Bernard Sobel Au théâtre de Gennevilliers, T2G, à Partir du 13 septembre et pour un mois. Réservez !