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Tous les regards braqués

Écrire dans le Regard c’est pointer des CHOSES VUES comme le disait le grand Victor sans s’embarrasser de littérature. Cette dame assise dans le bus et disposant de trois places au soleil, répond au touriste étranger qui lui demande affable si elle peut se pousser que : « désolé monsieur mais j’étais là avant vous » ! Impossible de ne pas y entendre un raccourci des peurs qui nous lardent. Et si brusquement on perdait sa place légitime ? Réfugié en sa propre demeure, avec la venue du Grand Monde on est moins chez soi. C’est inespéré quand le chez-soi devient morose ou renfermé, désespérant quand l’autre s’installe avec armes, offres commerciales et bagages, imposant sa culture et ses produits. Chaque jour des sociétés transnationales viennent bouleverser nos commerces et imposer d’autres règles, alléguant les droits du consommateur et la loi du low-cost, ne nous laissant qu’une solution protectionniste pour préserver, non pas notre antériorité dans la place, mais notre qualité notre exception, sauver nos libraires, nos films et, vent debout contre le projet du traité de libre échange transatlantique, garder nos appellations. Que ce soit clair, s’ils touchent au Maroilles, s’ils obtiennent de pouvoir produire un maroilles australien, je prends les armes !

L’été n’a pas été économe en actualités, la planète crépite de guerres et de duels fratricides, le commerce d’armes et de matériel militaire affiche une santé croissante, on attends de nouveaux conflits pour accroitre ces placements. Jamais je n’oublie que nos régions ont été les premières à mettre en acte la réconciliation avec l’Allemagne après les conflits du 20e siècle. Combien faudra-t il de destruction à Gaza et au moyen Orient pour voir arriver cette entente ?

Avec la rentrée toujours on nous annonce la réouverture des dossiers brûlants, notre regard caresse celui des chaises longues de l’été en approuvant leur sagesse endémique. Et si pour aller plus loin on allait moins vite ? Si on se calmait ? Aux grands dossiers brûlants de la rentrée je ne vois qu’une urgence : la transition énergétique dont le signal est donné en octobre, créant des emplois et un débat moins stérile. On n’a plus le choix. Force est de constater que les désengagements rythment la crise et la vie politique jusqu’à façonner une gauche qui gouverne à droite. Faut-t-il espérer la droite pour un succès des réformes sociales ? Où jeter les regards, ni à droite ni à gauche mais là où c’est grand tout vert : la sociale écologie avec sa forme de croissance produisant des emplois liés au sol au bois à l’agriculture et à la production d’énergies renouvelables. Adepte de la transmission énergique sous forme de rires et d’histoires cyclistes, je roule désormais avec les amis de la transition citoyenne, leur nombre est de plus en plus impressionnant, c’est comme les hélices sur cette région. On prête au parc éolien qui s’étend de Compiègne à Dunkerque l’intention de faire décoller le plat pays. Excellent, faut élever le niveau ! Et comme on n'a pas les yeux que dans le Regard, il nous a bien semblé voir qu'aux autres pages le robinet de l’info était ouvert et grand tout vert. C’est qu’on grimpe, sur la platitude du plat c’est un sommet ! De la transmission à la transition, souhaitons que les Choses Vues de cette rubrique du Regard trouvent encore place ici longtemps.

Jacques Bonnaffe, comédien, sera le Père Poileaux dans la série d'Arte "Ainsi soient-ils" en octobre. Il est en tournée théâtrale avec Olivier Saladin, 26 septembre à Douai puis Valenciennes 16 et 17 octobre, http://www.compagnie-faisan.org

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