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faisan le point, lettre d’information

Migrations ce mot s’impose en faisan compagnie, de par les spectacles engrangés et ceux qu’on prépare : les spectacles en tournée ont un poids plus réduit. Frontalier et L’Oral et hardi joués cet été s’adaptent à l’économie du voyage pour ne pas dire à l’écologie. C’est un costume, trois accessoires, quelques musiques enregistrées pour Frontalier. Quant à L’Oral et hardi, il s’est adapté aux salles des fêtes en restant tributaire des effets lumières (on prend notre fameuse camionnette : la Gaetan — 9M3)…

L’Oral et hardi

Du 1er au 24 juin 2022 au Théâtre de la Bastille

Saoulés de discours, de points de vue, d’opinions, saoulés de stratégies, défaits des petites phrases, des réactions, des sondages, rincés de toutes les prises de paroles et malgré tout on remet ça, L’Oral et hardi — soigner le mal par le mal et avec l’apostrophe ! La logorrhée comme dépuratif, sans retenue. Administrer l’allocution poétique L’Oral et hardi dans tous les théâtres, en plusieurs doses et sous l’assistance respiratoire de Jean-Pierre Verheggen, monument, maître phénoménal de l’assonance et du jeu de mots, vrai-faux charlatan de la poésie : Embarquez-vous pour ne plus vous taire, hurle Verheggen dans les tourmentes. C’était d’un autre temps déjà, hérité des hyperboles gauchistes, et cette démesure-là nous rassure. L’excès ne nuit pas toujours.

De l’encre à la Clarté, en suivant Philippe Jaccottet

Montage à quatre mains pour deux voix, Agnès Sourdillon et Jacques Bonnaffé.

Jaccottet n’est plus. Dans ses poèmes déjà s’insinuait l’absence. Parti plusieurs fois, sans attiser les adieux. Par discrétion naturelle, par devoir poétique, parti. Pour naître à la lumière, serrer l’univers entre pensées et poèmes. Remplacer la peur de la mort par l’émerveillement, l’écoute. Pas d’écologie, pas d’alarme, Jaccottet c’est un autre temps (destiné à apaiser le collapsologue énervé qui sommeille en chacun) il cherche l’au-delà dans l’ici-bas :  je passe je m’étonne et je ne peux en dire plus , dit-il dans Une pensée sous les nuages. Toute parole est disparition, envol ou regret. L’œuvre, une adresse aux esprits inscrite dans les rides de ce vieux chef amérindien exilé à Grignan, le regard cerclé posé sur les montagnes de la Drôme.

Dracula, lecture rock dans la veine de Bram Stocker

Lecture musicale dans le désir d’exposer le plus clairement les éléments terrifiants du roman. La tête fragile du spectateur étant sujette à tant d’interprétations, peu d’accessoires, ni capes noires ni bougies : l’hémoglobine est dans la chanson. Celle de Theo Hakola.

On parlera bien sûr du fameux comte dans son château des Carpates et de l’extension immobilière à laquelle il songe, nous sommes en 1890, émigré de Hongrie désireux d’étendre son empire dans l’Empire britannique, il vise Londres, cœur palpitant du capital. On parlera peu du jeune notaire Jonathan Harker, victime de l’hospitalité du comte. Mais de ses amies directes et, indirectes Mina et Lucy on parlera, pénétrant jusqu’à leur carnet intime. Des êtres nocturnes, oiseaux et autres souris volantes, nous parlerons, ainsi que des liaisons infectieuses qu’ils entretiennent. Donc, des soins innombrables, des docteurs, de leur bravoure et du sacrifice. On n’évitera pas la question des non-morts et de leur possible propagation jusqu’à nos jours. Des remèdes préconisés et d’un recours possible contre la catastrophe ; nous parlerons enfin. Sans fard et sans prothèse dentaire.

Réveiller les vivants — poème jazz

C’est une histoire de ruissellement, vue par dedans, sous la drache… Pas à la fenêtre de Warren Buffett ou Bill Macron, mais sous la pluie des promesses, périssables ou dégoulinantes d’abandon. Pain perdu... Lui ne lâche rien, Dominique Sampiero consigne les larmes depuis longtemps, les silences et d’autres protestations muettes. Il parle des oubliés, pauvres cocus de l’histoire sociale, les fiers et jaunes. Ceux qui déconnent. Il faut insister, vraiment, sur l’origine des vagues, en dehors de la colère, en deçà des ressentiments, il y a des protestations d’amours, brutes, des décharges de caresses et d’ordure. Des trucs qu’on ne peut pas commenter…

Les vieilles carettes

Jacques Bonnffé, assis sur sa carette C’est l’histoire d’un gars qui n’a plus d’histoire. Tout a brûlé, sauf peut-être ses souvenirs, du temps qu’il se baladait avec un barnum d’au moins quatorze baraques à frites…

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