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relatif au théâtre

Série Œ : « le rôle... »

Vous m'adressez un questionnaire et j'y réponds avec difficulté, comme si les mots ne m'appartenaient plus pendant le temps de l'interprétation, comme si je ne pouvais pas me détacher de la mission que m'ont confié Jouanneau ou Sophocle. Ca ne rigole pas, au fond des eaux sombres, l'acteur perd le jugement pour s'approcher ventre à terre des mots qu'on lui confie. Nos sensations, nos empreintes prennent la place de l'explication technique, ils parviennent aussi à nous faire traverser les souffrances, les vides inhérents à ces êtres proscrits.

Série Œ : reprise

Pas question ici de reprise économique, ni de relance de la consomation des ménages mais plutôt d'actualité mythologique, un peu d'éternité ou d'éternuité en ces mois grippés : reprise de Sous l'œil d'Œdipe écrit mis en scène par Joel Jouanneau, en tournée à Louviers-Blois-Lyon-Grenoble-Colombes-St Brieux-Aubervilliers-Nantes-La Roche sur Yon-Strasbourg. L'occasion de reprendre ce carnet de boxe, série Œ, suscité par Avignon ses nerfs à chaud puis re-suscité par cette aventure-ci.

Texte lu pour les funérailles d'Alain Crombecque

… directeur du Festival d'Automne à Paris, après l'avoir été du festival d'Avignon.

Serie Œ : la Voix du Texte

Lorsque nous étions en répétition de la pièce écrite et mise en scène par Joel Jouanneau Sous l'oeil d'Œdipe au théâtre de Vidy-Lausanne (Suisse), une journaliste de la Voix du Nord me rappelant à ma chronique régulière, m'a proposé d'écrire ce temps de travail du comédien. Plusieurs textes en sont restés, sans autre usage que d'en risquer ici l'assemblage.

Serie Œ : Entre Œdipe et soi-même

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p> Je suis allé faire en public un truc très intime, exposer mon Oedipe — ou m’en inventer un plutôt car les acteurs n’ont pas grand-chose, ils empruntent, avec sur scène le sentiment d’exister. Maigre gouffre où s’abreuver : qu’est-ce c’est qu’être et pourquoi vivre ? Plus cela va vers cette envie d’en finir, plus vient à naître l’intense idée du comédien et comme une envie d'infinir : faire sa bouche parler le mort, disait Novarina.... Je n’avais jusqu’ici senti aucun tiraillement particulier pour ce versant sombre, interne ou profond.

Serie Œ, par Mr Deep himself

Les questions se bousculent après Avignon. La première sous forme de surprise c'est qu'Avignon existe, y jouer relève de la prise de conscience. Ce qu'on ne peut s'empêcher de nommer travail occupe les spectateurs. Ils nous parviennent quelquefois épuisés, rien n'est plus risqué que d'intervenir à 22 heures en pleine nuit. Est-ce résistance à l'énorme foire commerciale à théâtre qui s'ouvre aux marcheurs dès l'arrivée en ville, ou perplexité devant cette excentricité du libre choix qui place la facilité ou le détournement comme critères d'excellence, le public cherche son orientation et paraît se craindre lui-même (ce qui peut se comprendre en pics de surpopulation). De quoi je veux parler ? Du sentiment trouble qui s'est propagé lorsqu'on s'est rendu compte que nous avions voulu faire du théâtre. "Sous l'Oei d'Oedipe", un texte joué, dernière des pesanteurs quand rien ne compte.

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