Célébration du fromage, inspirée d’un sermon du Père Lelong sur le Maroilles. Ni banquet ni dîner-spectacle, plutôt une oraison ajoutant lectures et magique étude, alliance de trivialité et d’allusions savantes conduisant à la table ou tout au moins… à dégustation. Aux manettes, deux comédiens frères diseurs, Vincent Roca et Jacques Bonnaffé. Création faisan à la Charité sur Loire pour le festival du Mot les 3 et 4 juin…
Investis du fameux droit d’éventaire inhérent à tout bon festival du Mot, nous ne pouvions éviter le fromage avec ses appellations foisonnantes, parfois même incontrôlées. Lui vraimentdonnait matière, et bien au-delà (je crois aux forces de l’esprit répétait St Nectaire) il y aura, oui matière à réunir un bon plateau apte à contenter son publicdans cette Charité bien désordonnée. Vive l’Avarié, oui vive l’avariété ! Celle du bon fromage français pour éjouir les pète-secs, les bleus, les vieux panés, les blancs-becs ou les crémeuses, les gros puants, les croûtes fleuries,les persillés, les carrés,les plâtreux, les fourmes, les poisses, les coulantes et fondantes à cœur. Bref, toutes les composantes de l’armée des mots à l’exception des mots de cochons, qu’ils soient ou non de lait, puisqu’ils n’ont jamais pu donner dans le fromage, surtout maintenant avec ces batteries d’éleveurs qui les gavent ! Finalement, tout n’est pas si bon dans le cochon mais passons… Dans le fromage qui nous occupe, oui dans le fromage tout est ramage, rien n’est dommage, tout est hommage !