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Annonces 2006
En 2006 : voici les dates. C'est très serré, je fais des alternances nombreuses, sortez vos loupes.
Décembre 2006
- Noël à Lille : lancement du DVD Cafougnette dernier défilé du haut de la grande roue (il est retombé sur l'toît du Furet, un signe ! ) et sur France Bleue Nord le 25, au champagne millésimé Delebarre.
- Le mental de l'équipe d'Emmanuel Bourdieu et Frédéric Bélier Garcia, mise en scène de Denis Podalydès. Maison de la Culture d'Amiens, au Théâtre du Rond Point à Paris et tournée dans toute la France.
- Samedi 16 décembre : sortie officielle de Cafougnette dernier défilé, le DVD. Signature à la Voix du Nord à Lille. Embouteillage à prévoir et probables scènes d'émeute jusqu'à dimanche tard. Tout Lille dansera sur Carbon Gaillette, aurait déclaré Martine Aubry en sari vert amande, et rose aux pommettes.
- Vendredi 15 décembre : soirée Les Mots de la Bouche pour Scènes ouvertes à Reims au restaurant le 82. Sur des textes de Montalban, les recettes de Pepe Carvalho, lecture en dégustation.
- Jeudi 14 décembre : Soirée à Reims L'oral et hardi en compagnie de Jean Pierre Verheggen, le grand poète belge. A la Comédie de Reims pour le festival Scènes ouvertes, dans la grande salle.
- Lundi 11 décembre : soirée des Éditions de l'Attribut Bonnaffé pitre et poète au TEP à Paris 20e avec Yannick Jaulin et Robin Rennucci.
- Vendredi 1er décembre : soirée Jeanne et le Garcon Formidable à l'Hippodrome de Douai. Grande première publique du clip Carbon Gaillette. Larmes, scènes de folie nombreux évanouissements.
- Tournée en Turquie avec Sylvain Kassap, clarinette (annulé).
Novembre 2006
- Jeudi 30 novembre : remise du grand prix de la poésie de l'Académie Française, attribué à Jacques Darras sous la coupole et nos applaudissements émus.
- Mercredi 29 novembre : lecture de textes de l'Abbé Grégoire pour les 20 ans du CNAM au Palais des Congrès, soirée mise en scène par Michel Valmer et la compagnie SC89.
- Mardi 28 novembre : lecture à Cambon près de Nantes de Guillaume Apolinaire Lettres à Lou à l'invitation de Jean Rouaud, écrivain.
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Du 20 au 25 novembre : à l'Espace Fayolle de Guéret, sur un texte de John Berger avec Bertrand Lemarchand accordéon :
Joue moi quelque chose
Notre proposition est d'amener en scène une nouvelle de John Berger, récit rural tiré d'un ensemble remarquable, publié en poche, collection Points, dans les années 80. Ce récit se passe dans le Jura montagneux, où l'auteur réside, il aurait pu se dérouler aujourd'hui dans la Creuse que je connais pour ses paysages et par ses habitants dont certains sont mes amis ou me tiennent aussi fort à coeur que ce qu'on appelle famille. La nouvelle L'Accordéoniste est tirée de Joue-moi quelque chose, il est question d'un hiver pourri, d'une invasion de taupes, d'un gars sur le point de craquer après la mort de sa vieille mère, d'un combat contre la tristesse, de vaches mélomanes et d'accordéon.
Je souhaite faire ce travail avec Bertrand Lemarchand, accordéoniste rencontré lors du tournage de la comédie musicale Jeanne et le garçon formidable d'Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Je souhaite aussi le réaliser avec ceux qui à Guéret s'intéresseraient à ce projet : des écoliers, des amoureux de la lecture, auteurs, érudits et spécialistes de la campagne, imaginant des rencontres publiques autour de la ruralité dans l 'écriture.
Représentation, « mise en représentation » : tel est le mot qui nous mène avec Michel Vandestien pour la scénographie, puisqu'au bout du compte on va se retrouver au théâtre un soir, le 25 novembre, ensemble pour plonger dans la vérité d'une histoire en scène où je serai acteur « représentant » de Félix qui vit seul dans sa ferme au plein coeur du Jura. Je me préparerai au rôle avec sensibilité et brutalité, il est difficile de poser à plat toutes les sensations ressenties à la lecture, et relancer les images réunies dans ces pages intenses. J'ai à charge de représenter quelqu'un qui n'est pas souvent joué en scène, un sauvage, un discret. Il y a quelque chose d'énorme à faire vibrer de ce côté là, comme une reconnaissance à des vies ignorées.
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Samedi 11 novembre : lecture Samuel Beckett à la Ferté-Sous-Jouarre, extraits de Molloy, et Pour finir encore.
On saisit Beckett sur un rayon parce que décidément c'est difficile, on n'y arrive pas. Encore. On attend que l'appartement soit vide, (le livre fin blanc Minuit est resté sur la table à côté de la bibliothèque) pour le parler à voix haute et recommencer, lire et lier on guette l'instant où ce déroulement du texte rejoindra une action en cours, la résonance juste de la voix lorsque ça survient. Mais on suspend, vidé. On reprend pour s'emplir. Beckett ressemble à de l'exercice. On essaie de se souvenir des voix, Warillow c'était comment ? Mauvaise piste on arrête. On continue parce qu'on ne trouve pas. On tente une version à l'extrême : souffle et raclements, folie interne, mais c'est s'en débarrasser, (oripeaux de l'histoire, photos d'archives, les vieux murmures), ne plus avoir à le faire par erreur. Version neutre ? On arrête, l'Irlandais n'est pas neutre, dedans c'est pas neutre du tout.
Je pense aux musiciens qui vont sortir des airs que tous les autres involontairement gomment, comme on entend Rimbaud sans rien dire, rien qu'à lire, ils ne semblent plus vouloir y parvenir, c'est autour d'eux dans l'air et ça danse. Moi, j'attends Sam pour cet instant de déroute dans l'espace… Mon ami Ludovic Janvier écrit lui dans le poème « avec Sam » qu'il s'éloigne il est loin, seul pour comprendre seul pour respirer ou plutôt pour s'entendre un peu mieux un soir encore un soir de gagné à écouter en soi l'inexprimable faire son bruit de souffles et d'images il m'a quitté pour cette musique après laquelle mes mots s'étirent… Molloy, pour finir encore et Soubresauts parce que ceux là, ces trois là en particulier, constituaient une raison de m'acharner assez puissante pour que j'y revienne souvent.
Pour moi-même d'abord. Pressentant que j'y trouvais un registre à voix haute qui m'éclaircirait sur les respirations et la cadence interne des autres. On a l'impression d'un secret cadenassé que la voix pourrait aider à crocheter, une énigme peut-être à désensabler de sa vierge blancheur mentale. Au bout du compte il faudra avoir fait les deux trajets sans doute, lire pour soi, suivre cette opacité, puis détacher à voix haute. Et s'établir entre les deux finalement entre penser et parler. Mais ce n'est pas passer de l'écriture à la parole, curieusement ça s'inverse il y avait parole auparavant et le fait de l'adresser à voix haute construit peut-être de l'écriture…
Sinon c'est aussi une activité, rien que cela et c'est cette activité répétée qui extirpe des sens et pousse un moteur xxx, une vraie raison d'avancer. Molloy dont j'utilise un fragment dans le début est préoccupé de cette question de la mobilité, les deux autres, on pourrait dire, tournent sur eux-même. C'est ce qui les oppose qui me les fait lire ensemble. Et l'envie d'y voir, de m'y surprendre ou de m'y trouver, surtout le soucis de transmettre quelque chose perceptible, vivant ou mort , mais agissant toujours.
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Vendredi 10 novembre : lecture Pessoa pour Impressions d'Europe à Nantes pour Yves Douet.
Certains disent Pessoa plutôt gravement, comme « à la Portugaise », mais cela n'empêche pas de le jouer, si l'on préfère. On peut même se permettre d'y jouer grave. On peut, oui, jouer au jeu de Pessoa, mais il faut d'abord éternuer Pessoa. En agitant les dés (mallarméens de préférence) ! Un très sonore P'ssssoaâââââ comblera les érudits et les supporters du Benfica, avancez de trois cases. Le jeu de P'sssssoa en comporte d'innombrables, on peut s'y perdre même, certains n'ont jamais trouvé l'arrivée. A défaut d'avancer changez de tête, l'auteur vous tend les masques, rejouez. Les combinaisons d'hétéronymes peuvent apporter une saveur carnavalesque à la partie, faites attention cependant à ne pas faire votre partie de P'ssssoaâââââ tout de travelo, (reprenez un peu de grave si cela se produit), vous n'êtes pas là pour divertir. Restez monsieur Personne en personne, au fond des mots, ne changez pas de couleur, avancez en rythme d'un pas tranquille et pas tranquille. Et savourez l'étonnante évidence de l'étrange, vous êtes un tranquille intranquille et tout le monde s'y perce, s'y trouve et gagne à vous écouter s'écouter. Mais ce n'est qu'un début, avancez, rejouez.
- Jeudi 9 novembre : hommage à Julien Gracq, au centre Dramatique de Loire Atlantique, lectures dirigées par Philippe Colombel choix de textes des Entretiens et de Lettrines ;
- Début novembre : Deuxième souffle d'Alain Corneau, le braquage étant « dans la boîte », nous allons maintenant pouvoir tourner les préparatifs et conciliabules ;
Octobre 2006
- Fin octobre : longue scène du braquage dans Le Deuxième souffle d'Alain Corneau, nombreuses victimes mais Monica Bellucci n'est toujours pas apparue ;
- 22, 23, 24 octobre : représentation de La machine à Pression de David Lescaut à Frouard avec Mederic Colignon, cornettiste, mise en scène de Véronique Bellegarde ;
- Jeudi 19 octobre : rencontre et lecture Armand Gatti poète, à Guéret pour Les auteurs vivants ne sont pas tous morts ;
- Lundi 16 octobre : début du tournage du Deuxième Souffle d'Alain Corneau avec Daniel Auteuil, Monica Bellucci, Jacques Dutronc, Michel Blanc, Daniel Duval, d'après un roman de José Giovanni, début pour Jacques Bonnaffé du carnet intime Ma vie chez les stars ;
- Dimanche 15 octobre : lecture Jacques Darras à Passaporta Bruxelles, soirée Darras et passerelle entre la francophonie et la Belgique néerlandophone ;
- Vendredi 13 octobre : lecture à la Maison de la Poésie, dirigée par Claude Guerre pour Lire en Fête et hommage à Daniel Znick, le Grand Diseur ;
- Le 9 octobre : lecture Laurent Gaudé El Dorado à Reid Hall pour Textes et Voix ;
- Le 5 au festival des Francophonies de Limoges, Le Zébre : Nous y sommes, lecture, à 18h30.
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Nos cousins les Belges, allocution poètique
Avec cette période automnale où chacun en France est en droit de se questionner sur son éventuelle candidature, je propose de faire campagne avec mes voisins naturels et intarissables poètes francophones, les wallons subtils, nos cousins les Belges.
A Limoges ! Voilà un sacré moment que je m'esquinte à mémoriser ces textes de Jean-Pierre Verheggen génial poète Namurois, je propose d'en faire toute une salade et des discours, une véritable « Allocution Poétique » de rentrée à laquelle viendront s'adjoindre quelques bonnes figures de Bruxelles et du coin, Paul Emond, Eugène Savistskaïa et d'autres poètes belges, frontaliers très limite, poètes « borduriers », amateurs de l'expression parlée, distraits immenses, babaches et zézés ch'tis… Poètes de l'ouissance, engagés, nous écrit Verheggen, engagés dans le langagement ! Des auteurs et des poètes voleurs de langue Française, plus francophone que nous tous, exprimant un territoire et une forme d'horizon avec les mots qui nous manquent.
Mais pourquoi ces gens là ne sont pas comme nous, dites, alors que nous avons vraiment les mêmes mots ? Pourquoi ces gens qui sont vraiment comme nous ne disent pas les mots pareils dites, une fois ?
En collaboration avec la maison de la Poésie à Paris.
Septembre 2006
- Répétition de La Machine à Pression de David Lescot, mise en scène Véronique Bellegarde, avec le grand cornettiste de jazz Méderik Colignon.
- Le vendredi 8 à l'espace Fayolles à Guéret dans le cadre des journées Marcel Jouhandeau, lecture : Chaminadour.
- Les 21, 22 et 23 : soirées Atelier du Plateau avec Sylvain Kassap Clarinette Les grands airs d'ouverture.
- Dimanche 24 : festival des correspondances à Manosque, Théâtre de Manosque à 17h, lecture concert avec Louis Sclavis, clarinette : La Catastrophe / l'Impudeur.
- Le 27 : sortie au cinéma des Amitiés Maléfiques d'Emmanuel Bourdieu.
- Les 30 septembre et 1er Octobre. À Châlon en Champagne et à La Comète, Scène Nationale (Espace Pierre Dac, 5 rue des Fripiers) soirée Dominique Sampiero, poète, avec Henri Texier contrebasse et sébastien Texier Le Rebutant.
Août 2006
- Suite du tournage cinéma en Suède de Capitaine Achab de Philippe Ramos, avec Denis Lavant et Dominique Blanc.
- Les 12, 13 et 14 Août : spectacle solo au Festival de Pougne Hérisson à l'invitation de Yannick Jaulin :
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Sauvez les apparences ! Le remède miracle
On entend souvent au coeur des grands débats publics, à l'heure des vraies questions que, vous savez, il n'y a pas de remèdes miracles. Eh bien désormais c'est fini, grâce au nombril ! Il y aura cet été à Pougne-Hérisson un retour des vrais remèdes miracles… Car enfin, tout nous amène à croire qu'il conviendrait d'éclaircir certain mystère, jamais on a vu de mots sans usage et puisqu'existe celui-ci autant qu'il serve ! Il nous a semblé salutaire en pleine cure, de revenir aux vraies valeurs du miracle, et d'en proposer le remède, d'en révéler la composition ou d'en déclamer les posologies. Nous ne pouvons révéler s'il va d'élixir ou d'un onguent fabuleux mais il nous est au moins possible de garantir l'argumentaire, de l'abattage et moultes parleries.
Nous avons le remède miracle, vous n'en douterez plus. Et des baumes de paroles, des litanies, des discours lénifiants, toutes sortes de transes, aux extraits naturels, bien sûr. Transes de vie, transes de foi aussi. Et de grands airs marins, des bénédictions, des voyances. Et s'il le faut, peuple crédule, citoyens, il y aura de saintes colères, des abjurations, des harangues. Ceux qui par là passeront n'auront qu'à trier selon l'urgence. Quand aux autres, ceux qui n'auront pas voulu ouïr, ils repartiront rongés, noirs d'inquiétude. Si oncques point n'avez à soigner quelques vieux lumbagos, scrofules cachés, ataraxies démodées, prémunissez-vous au moins du malheur de nous avoir manqué.
Qu'il me soit encore permis avant de conclure, (et je n'abuserai pas de votre temps), que toute médication sérieuse contient des contre-indications et donc un programme. J'entends se profiler les questions et certaines personnes déjà s'émouvoir à la seule énonciation du mot « programme ». N'ayant pour l'instant pas éprouvé de nécessité primordiale à proposer le formidable élan de ma candidature aux prochaines échéances, ni cédé aux sirènes de ceux qui nombreux, me voient déjà devancer certain calendrier, je me contenterai de répéter que la question n'est pas d'actualité : la France et les Françaises ont bien d'autres sujets en tête et j'en sais quelque chose. Non, je n'affirme pas aujourd'hui que je suis celui ou celle qu'on attend que je sois. Toutefois (toutefois) il n'est pas dit pas que le moment venu, si les circonstances l'exigent, moi aussi je ne répugne à faire don de ma personne et je me tiens prêt s'il le faut dès à présent pour briguer les fonctions les plus hautes.
Mais il est franchement bien d'autres priorités comme l'affirme mon programme : « Sauvez les apparences ! Vite sauvons-nous ! ». Telle est ma campagne tel est déjà le sens de mon engagement. Les contre-indications puisque j'en parlais sont la transparence et le parler vrai. Assez de ces outrances de la vérité, assez de ces violences de l'ordinaire et du déjà-vu approuvé par 97% des porteurs de bras gauche sur un échantillon de 2000 personnes interrogées et douze bestiaux d'âge mûrs. Sauvons les apparences ! Restituons les faux semblant, destituons le docu-choc et la vérité sans détour, la plongée dans l'intimité des joueurs, l'angoisse de tout voir à tout prix, ouvrons les oreilles, ouïssons, ouïssons, à la prescription de mon grand maître Jean Pierre Verheggen qu'il me soit permis d''ajouter quelques postillons misérables, engageons nous dans le langagement, soyons savant du parler grand nègre, parlons tubéreux, parlons brocoli, pratiquons le brassica napus, inventons l'Opéra Bouche !
- Les 16 et 17 août : soirées à la 29e Hestejada de las Arts d'Uzeste Musical à l'invitation de Bernard Lubat, avec Louis Sclavis et Bernard Lubat.
Juillet 2006
- Tournage cinéma en Suède de Capitaine Achab de Philippe Ramos, avec Denis Lavant et Dominique Blanc.
Avril 2006
Jacques Bonnaffé pitre et poète par Hervé Pons.
Pour la première fois, un livre entre dans l'univers onirique, poétique et burlesque de Jacques Bonnaffé, l'un des acteurs les plus insaisissables de notre époque.
Journaliste culturel et critique de théâtre, Hervé Pons est l'auteur d'un livre sur Pippo Delbono et d'un autre en préparation sur Misia.
Mars 2006
- Création : Hiver de Jon Fosse au Théâtre les Ateliers à Lyon, mise en scène de Gilles Chavassieux.
Février 2006
Présentation de Tout à coup je ne suis plus seul, « roman chanté compté », par Jacques Darras en compagnie de Jacques Bonnaffé, au Furet du Nord à Lille le jeudi 9 février à 17h.
Janvier 2006
- Création : les Antilopes, de Henning Mankell avec Jean Pierre Vincent au Théatre du Rond-Point à Paris.