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Hannibal – Bernard Sobel, Christian Dietrich Grabbe, du 13 septembre au 4 octobre 2013 au Théâtre de Genevilliers

Nous ne tomberons pas hors du monde
Nous sommes dedans une fois pour toutes

(Hannibal acte V scène 4)

Alors même qu’il vient de remporter une victoire peut-être décisive sur les Romains, Hannibal, chez Grabbe, sait que la défaite et la mort sont au bout de son chemin et dès ce moment il prépare sa sortie de scène, son suicide. Et pourtant cette conscience de l’échec quasi certain ne l’empêche pas de faire tout ce qu’il est humainement possible pour triompher. Comme son personnage, Grabbe refuse et le désespoir et l’espérance, l’un et l’autre clairement désignés comme des illusions. Il continue de faire ce qu’il a à faire, écrire, et sans repli sur lui-même, sans souci d’un avenir indécidable – il ne croit ni en des lendemains qui chantent ni en aucun au-delà – il persévère sans renoncer à aucune de ses ambitions. L’échec, pour Grabbe, ne rend pas l’effort dérisoire.

Je n’hésiterai pas à dire de Grabbe qu’il est mon contemporain, “absolument moderne” comme Rimbaud, ayant forgé un théâtre qui dans son texte et sa méthode nous permet d’affronter l’aléatoire de notre univers et de notre condition. Face à la mondialisation, au retour du religieux à la recherche de refuges “hors du monde”, Grabbe est aussi nécessaire qu’Eschyle, toujours aussi “moderne” que lui.

Bernard Sobel

Hannibal, infos et réservations sur le site du Théâtre de Genevilliers

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Présentation et extraits de répétition sur theatre-video.net.

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