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Serie Œ : Entre Œdipe et soi-même

Je suis allé faire en public un truc très intime, exposer mon Oedipe — ou m’en inventer un plutôt car les acteurs n’ont pas grand-chose, ils empruntent, avec sur scène le sentiment d’exister. Maigre gouffre où s’abreuver : qu’est-ce c’est qu’être et pourquoi vivre ? Plus cela va vers cette envie d’en finir, plus vient à naître l’intense idée du comédien et comme une envie d'infinir : faire sa bouche parler le mort, disait Novarina.... Je n’avais jusqu’ici senti aucun tiraillement particulier pour ce versant sombre, interne ou profond. Le théâtre ne remplace pas une analyse, aller au-devant du public ne soigne pas, ni n'apporte de réponse prolongée. C’est une thérapie possible : la répétition surtout. Mais s'y creuse un autre espoir qu’on ne peut vraiment expliquer, ni tout à fait s’en réjouir puisqu’il s’agit en fin de s’affranchir des mots. Peut-être parfois revenir avant leur terme.

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