Faisan, le point sur les Banquets Cie.

La Compagnie Faisan s'est constituée autour d'un banquet. C’est, disons, plus avenant qu’une table de bureau. Les nourritures avaient à voir avec notre idée fondatrice et faisant compagnie, nous nous proposions de définir une célébration des « nourritures essentielles » aujourd’hui. Un Banquet du Faisan créé pour Lille 2004 fut l'occasion de tenter plusieurs mises en scène de ces spectacles attablés, alliant musiques, textes, régal et cuisines.

Une résidence de deux ans à la Comète, scène nationale de Châlons-en-Champagne, nous a permis de poursuivre cette recherche. Ce furent des banquets littéraires, portant souvent la marque d'un auteur. Leur modèle et leur déroulement n'est pas unique ou déposé, chacun demande une préparation particulière, dans les menus, les actions successives et la mise en espace qui ne se concrétise pas exclusivement en grands tablées collectives. La convivialité, si souvent évoquée aujourd’hui, n'est pas notre visée prioritaire, le principal objectif est imaginaire, plastique et littéraire. L’efficacité bien ordonnée, le « métier » sous allure de grand barnum traiteur-spécialisé, sont oubliés au profit des découvertes subtiles : mettre en résonance le mangeable et l’esprit. Il nous semblait pertinent de renouveler les propositions toute mâchées, réglées d’avance ou conditionnées. Evitant la disposition frontale des spectacles, nous re-disposons l'écoute et la proximité du public, ne sommes pas tenu de faire repas ou animation. Notre envie est de solliciter les cinq sens, jouer des correspondances, parler de notre monde et retrouver d’anciennes harmonies sous l’aiguillon du partage et de de l’emballement.

En 2010, plusieurs spectacles de table furent réalisés avec succès. Dont un Casanova Le souper ambigu à Montolieu, centre d'art et de littérature, Le banquet de la sale défaite à Wazemmes-Lille, autour du cyclisme contemporain. Un Banquet du peigne à reluire à Oyonnax en compagnie de Yannick Jaulin. L'ambiance n'est plus tout à fait aux réjouissances attablées dans les lieux de création théâtrale, c'est cher, et l'on sent qu'il faut user de la symbolique ou de prétextes à dégustation. En 2011 un banquet particulier se pointe à l'horizon, qui est une célébration du fromage inspirée des sermons du père Lelong, et partagée avec l'humoriste Vincent Roca. Nous sommes en préparation d'un lointain banquet Rousseau qui puisse s'agrèger à la nature, inventé pour le parc d'Ermenonville à l'occasion du tricentenaire de la naissance du philosophe. Les détails de ces nouveaux programmes apparaissent sur le site au journal des activités. Voir aussi les archives au registre Banquets du Faisan.