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Colporteurs dans la GAP !
Colporteurs ! Chers amis, les tournis de tournée font que je me mets seulement au collectage de textes pour « Colporteurs », notre atelier et je vais amplement profiter du Week-end de Pâques pour peaufiner cette sélection. Objectif d’atelier : partager des poésies par paquets. J’amène des petits textes, genre papillottes et carambar, des tas de poèmes j'amène même des stocks photocopiés où pomper. Ma source : quelques mois d’émissions et d’exploration d’auteurs avec France Culture, (brève émission quotidienne). J’y fais un tri permettant une piste d’envol avec des matières variées
suivre évolution et illustrations ici https://www.facebook.com/JBColporteur/
Dans un monde où on prend l’actualité à 20 heures, c’est ce qu’on se croire même si c’est monstrueusement faux ), on prend l’actualité aux serveurs automatiques, le flux, l’actu-continue, la béfémisation du monde… Il existe cette autre idée de l’actualité colportée, cette idée de la parole. « Terre de Paroles », bien vu, nous réveille ! Terre de liens, Terre de faconde et d’histoires, terre de poèmes... Il faut en faire quelque chose d'épidémique, cette idée de transporter les nouvelles, entrecoupées de billets, littéraires ou poétiques. Et le truc qui colle aux portes, c’est qu’en même temps on trimballe sa vie, gros meuble encombrant, et qu’on donne des nouvelles de soi, des territoires traversés et des villes voisines. à côté. Lectures et parlures, poésies fatrasies. Il y a le boulot, dispenser culture et lettres, et son « à côté ». Son à coté conté, l’officiel et le bas latin. Le savant le vulgaire, la déclaration, les commentaires….
J’ai remarqué que les conteurs “collectaient”, et qu’ils ont insufflé cette pratique aux compagnies : le collectage, je vois bien que nous fassions un boulot peu éloigné, le colportage. Non ? L’intitulé « Colporteurs » (plutôt que trouvères ou troubadours), porteurs de poèmes et bateleurs nous laisse curieux d’une définition actualisée. Il ne s’agit pas de reprendre une figure d’épinal du fond de nos rêveries anciennes, mais de croiser cette action, avec son usage somme toute très web, très cyber : colporter ragots ou rumeurs…. Réfléchissons à des méthodes de diffusion orale, et comment passer de villes en villes, de places en places. Un colporteur dans notre imaginaire transporte un fardeau conséquent (là je confonds un peu avec Portefaix, je sais) mais l’événement que nous voudrions constituer est celui-là : une équipe de portefaix chargée d’un tel poids d’histoires, en volume si impressionnant qu’on les a vus de loin venir, comme des cubes immenses arrivant par la route des buffets normands posés sur les épaules mis à bas sur la place. Au moins ça. Oui, cette future scénographie est aussi modeste que celles de Royal Deluxe. Oui, je vois vraiment des buffets portables modèles Gulliver, ou gros comme des immeubles transportés à travers chemins et routes, oui, des hommes-femmes sandwichs cubes avec des énormes charges de poèmes et d’annonces d’illustrations et d’histoires. « Colporteurs" petits bras pour commencer. Pas d’accessoires prévus à cette première rencontre, pas d’objets : ils ne seraient jamais « assez". Mais pour commencer le stage, car il faut un début « petits porteur », nous serons « discussions », nous serons palabre, regroupés autour d’un tas variable ( boites, sacs de toile des coolies, sacs poubelles, containers, harnachements) nous éreintons le mots Colporteurs - le fatiguer jusqu’à la trame - chacun va chercher sa définition son image réunissons des images et des souvenirs, essayons d’y trouver un angle contemporain, en même temps que nous sortons de nos poches papiers froissés et poèmes recyclés. Le premier exercice de ces ateliers sera autour de la lecture par paquets On a un paquet de poèmes neufs ou rassis, un paquet de zuterie, un paquet de larmes ou d’élégies, un paquet de complaintes ou des sonnets comme pour rire. On définit par petits emprunts ce qu’est la poésie et puis on repart, on se sépare. C’est important : les représentants, les colporteurs s’ils se fixent à une place n’ont plus de raison d’être. Ou alors ils boivent, ils boivent après le boulot, ils boivent sur leur malheur de devoir toujours repartir et quand c’est qu’ils ont trop bu, ils se mettent à parler, disant des ragots, des choses indiscrètes, ils disent ce qu’ils ont vu en chemin et ce qu’on dit du monde ailleurs…. Colporter : transporter les nouvelles, entrecoupées des messages ornementés de littérature et de poésie. C’est une partie du job, en même temps qu’une lecture, on donne des nouvelles d’à côté. Autant dire lectures et baratins… Nous on va d’abord se retrouver pour lire des poèmes, des auteurs récents et quelque-uns plus que vénérables. Des poèmes, un tas de poèmes et la question de les énoncer, les faire entendre. Nous nous y lancerons à toute allure, à corps perdu, à bouchées doubles et à bon escient….
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