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Poésie, bas les peurs !
D’abord on approche de la poésie avec trop de précautions : pas une occasion où il n’est rappelé son état de santé au milieu des rentrée à gros tirages et des succès d’industrie, on croit voir venir sa disparition, plus une miette dans le journal, alors qu’avant ! Et puis les enfants, l’école ! Ont-ils encore du gout pour apprendre des poèmes ? Et puis ça pèserait combien dans un CV ? Dans une formation bien pesée visant l’épanouissement, le managering, la création de start-up ou le coworking, cela peut-il servir ? la poésie dispose malgré tout de ce statut prisé des minorités agissantes : elle garde sa place dans la rêverie des lecteurs et son rayon têtu chez quelques libraires. Avec petites maisons très actives ou collections réputées, auteurs nouveaux ou grands classiques, elle survit drôlement bien. Même si l’on ne sait plus trop ce qu’elle devient….
LA POÉSIE, C'EST AUTRE CHOSE (présentation pour la petite conférence, le 24 spetembre 15h au Nouveau Théatre de Montreuil
Poésie ! Ce mot là enchante et nous embarrasse. Mot trop vaste ! Et sans doute sur-employé, lui qui se considère comme exceptionnel, subtil ou intense, on peut le mettre à toutes les sauces "Ah mon vieux, ton lapin-ciboulette, quelle poésie ! »... tel paysage ou tel papier-peint sont d’une grande poésie, tel parfum, tel film... on ne sait plus trop qui est le poète ! D’autre fois, c’est l’incompréhension : nous voilà face à un poème impressionnant, mais ce jour-à pour nous, totalement obscur. Faudra-t-il en plus l’apprendre par cœur, et se retrouver à réciter quelque chose qu’on ne comprend pas ? Et puis comment fait-on pour être poète, au fait ça m’intéresse...
Stop, reprenons ! "Ce mot là enchante" recommençons par là ! La poésie nous tient dans son pouvoir d’enchantement. Depuis toujours. Définissons ensemble, sans emballement sans emphase, de manière vérifiable, tout ce qui caractérise un poème. Ce qui le distingue de la prose, (selon Monsieur Jourdain) et qui ferait qu’on y parle une langue autre que celle de tous les jours. Et qui pourtant peut y ressembler : il existe des poésies savantes et d’autres très simples. Ou limpides. On voit bien que ce qui particularise la poésie, la subtilité dont nous parlions, vient des règles et des calculs. Tous ces comptages, petites horloges introduites dans la langue, évaluant rythmes et couleurs. La rime, la métrique, les formes établies. D’ailleurs, le saviez-vous, la poésie a souvent conduit à des compétitions effrénées, des finales stupéfiantes. Et dans tous les pays !
Mais avant de parler des athlètes ou des champions, occupons-nous un peu de nous. Qu’est ce qui fait qu’au niveau le plus enfantin, la poésie nous accorde tant de plaisir ? Pour les uns, ce sera les jeux de sonorités, pour les autres les sentiments évoqués, pour d’autre encore les images et l’ouverture des mots, la multiplication des sens et des sous-entendus. La poésie transforme la complication en évidence et la contrainte en plaisir. Nous amène à entendre les mots, tiens tiens tiens ! Voilà qui nous intéresse, en petite conférence : entendre les mots ? savoir des mots, ce qu’ils attendent de nous…
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