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Bonjour tendresse, mort de Jean Claude Darnal chanteur et créateur de l'hymne ravageur “Quand la mer monte, j'ai honte”
Petit signe en forme grande émotion, écrit comme sur la fuyante surface de quelque vitre embuée, c'est chouette aussi la tristesse et le froid... Cela permet de se souvenir, griffonner sur le paysage nos humeurs changeantes toujours prêtes à s'enthousiasmer du luxe passager d'un rayon d'or. Vaille que darde Darnal encore, dans nos têtes de gosses insatiables. Oui, se donner du coeur et chantonner J'ai honte avec le front haut, c'est pas donné au premier venu, fallait bien l'avoir un peu dans les nuages, la caboche ! Et le corps dans l'effort, on le dit aussi du Nord, car c'est en frottant à tout ce qui fait groupe que se hurle amoureusement ce blues baroque du J'ai honte.
Sans le refrain des marées marinées par nos deux marrants du Gris-Nez, on n'aurait pas su saisir l'affection comme une loi. Pas si fort. Une vague chamboulante, de celles qui peuvent monter très haut... Jean-Claude a mis le monde à l'envers et n'aimait rien tant je crois que de répandre de la gaité résonnante, sa révolution camarade ressemble aux petites terrasses de Wazemmes où nous nous sommes dit au revoir, il n'y a pas longtemps. Quelque chose de désarmant dans le regard, et toujours un flot des circonstances autour de lui comme une navigation à terre. Il n'engendrait pas la tristesse ce gars là, copain à la même école de ce pays de mon enfance, Douai au canal sérieux, premiers quais vers l'espérance. Dans nos rituels d'étudiants jamais vraiment finis, il va de soi qu'au bout du chemin, on se retrouve dans un bar immense et plein de lumière à remplir nos grands verres du goût d'aimer, une grande chope de vivre à chanter.
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