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Vieilles carettes en vacances

Alors vous me direz mais pourquoi, après la pandémie, pourquoi eune carette à bras, pourquoi ? Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui plus qu’hier, un autre modèle est possible. A ce moment là dit le gars en scène, le spectacle i bascule.... Et la vie reprends son cours. Tout autour, on imagine la chanson régulière des tondeuses municipales. Dans l’étonnement du réveil, ici à Port-Louis (près de Lorient) où se sont jouées Les Vieilles Carettes, compte-rendu interne.

Ça s’est très bien passé.

Merci à toi, cher Joël Jouanneau qui nous accueillait.. Et m’a permis de remettre le pied à l’étrier. Pas de doute, le sujet avait son actualité… Un spectacle rafistolé faute de répétition faute d’autorisation faute d’envie. Convalescence aussi ou faute de goût, le gars qui arrive avec ce qu’il lui reste d’un succès mondial. Noir ! Y a pas de noir ? Bon, c’est parti… les ennuis commencent ! Les premiers mots destinés ici au plein air et à l’absence de projecteur (voir photo), sonnent justes.

J’ai découpé nos Vieilles Carettes sur deux jours, en y ajoutant des digressions, des essais nouveaux (textes appris pendant l’interruption générale, nouvelles cadences) expliquant que tout s’était un peu encalminé avec ce confinement, jusqu’à l’envie culturelle de chacun : on a du mal à s’y remettre, ayant trop appris à gérer nos solitudes et nos sorties. On a numérisé nos escapades, avec en plus du mal à imaginer ce qui nous arrive et qui prend forme de disparition : festivals supprimés, musiciens et artistes dans une dèche considérable, extinction des espèces, alerte globale.

J’ai trouvé sur place les arguments du spectacle : il s’actualise avec cette épidémie. C’est l’histoire d'un gars qui avait un spectacle avant, il ne lui en reste que des bouts épars. C’est l’histoire d’un gars qui se monte la tête en racontant qu’avant (dans le monde d’avant), c’était inouï. Et du coup, le grand cirque, la caravane des baraques à frites, le bastringue infernal, ne sont qu'un des épisodes de son passé fabuleux. Il en rajoute volontiers dans l’évocation d’hier, ses triomphes internationaux d’avant les vieilles carettes. Les glorieuses.. il n'en a pas connu trente mais pas loin, il a tout vu tout fait. Et l’arrêt brutal l’a réduit à son petit rémoulage actuel.

L’ajustement en direct vient se loger dans ce nouvel état du spectacle, les fins diffèrent selon les lieux - la pénitence au milieu du spectacle demeure et plait beaucoup, je peux y ajouter des prières d’action de grâce contre la contagion, écoutons Patti Smit mes frères et sœurs, qui nous protégera de Patti Smit et des concerts surchauffés. Comme un deuxième volet sur la peur, lors qu’elle envahit tout jusqu’à créer son addiction rassurante, son stress obligé par l’info permanente, les messages impératifs du gouvernement et des comités scientifiques comme une perte, un coup porté à la sensibilité. Et à l’art.

A travers les montages de l’été, je tourne des montages sur l’État de nature mis à jour, avec Rousseau en fin de course (à Chambery les Charmettes) Lectures sur lesquelles je vais proposer un pas de danse collectif… c’est l’été.
Tout va bien.

Ce spectacle pourrait faire des heureux, alors qu’attendent-ils pour l’acheter ?
Je vous tiens au courant et vous souhaite de longues de belles soirées d’été

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