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« Fiasco ! » un tiot film sur cafougnette.com
J'ai eu le bonheur de conduire mon projet pour Lille 2004, tout au long de l'année, comme je l'avais espéré. Les Banquets du Faisan auront été de petites formes d'abord, repas de quartier, soirées salles des fêtes… avant de devenir, à force d'éditions originales, de vrais banquets de poésie. Autant de soirées qu'il y eut d'éditions. Si j'ai réussi à faire évoluer ces soirées en douceur, il n'en aura pas été de même d'autres commandes : évènements décentralisés, kermesses culturelles montées avec la population, ici dénommée Banquet du vélo. Deux jours sur le site minier de Wallers…
Le refus politique local d'apporter un soutien clair à l'année européenne, une indifférence archaïque, les priorités protocolaires, habitude de considérer les fêtes publiques comme communication à usage interne, la surdité, les blocages administratifs répétés, caprices d'appareil évocateurs d'un autre temps ont constitué les ingrédients d'un ratage éblouissant. Le projet Banquet du vélo fut impossible à finaliser.
Ce film s'est construit sur le constat qu'en toutes circonstances le verre officiel et les discours étaient prioritaires et protégés. Pas l'ombre d'un retard lors de la mise en place du décorum officiel alors que la fête inaugurée voyait son décor s'enfoncer dans la boue et l'indifférence. Les élus, représentants de tous poils ne s'embarrassèrent d'ailleurs même pas d'une visite aux expos, ni d'aucun commentaire. La frontière de l'art s'arrêtait au buffet garni, création échevelée du traiteur attitré du casino de Saint-Amand. La colère aujourd'hui persiste, y compris celle d'avoir eu droit aux consolations d'usage qui font du ratage une forme de fête inversée. Ici, comme au Mont-Noir, la culture publique s'étale la gueule par terre, incapable de produire des fêtes nouvelles et d'offrir place aux arts vivants. Le service culture est à l'usage exclusif de la communication, les fonds semblent dévolus au manque d'idées, pot magistral et discours du président en guise de réjouissance.
Chez les champions du bon accueil et de la chaleur du Nord, on nous collait à l'porte, ni plus ni moins... Résultat : bouillasse, pannes et Fiasco.
Remarques :
Cha n'est pas fort gentil de parler du Nord ainsi, Monsieur qui fait des spectacles depuis des années à base de cru de chez nous aut' !
— J'sais ben. Mais faut r'garder l' film, j'ai biau m'énerver, je peux pas m'empêcher d'montrer du bonheur et des gens réjouis malgré tout…
Psss… Juste eune chose. En faisant ce cradingue petit ouvrage, je me suis avisé qu'il n'existe pas de presse satirique en province, souvent disparue, très peu de lieux dévolus à la critique. En région parler de soi confine à l'hypocrisie, tant l'obligation se fait forte de donner belle image. Maintenant, ce que j'en dis, hein…