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Dyptique à l'horizon.

Une autre approche du Nord, racontée ici par mes deux nouveaux spectacles qui essaient, malgré tout, de ne pas présenter les Ch'tis comme des demeurés sympas (c'est un peu la nouvelle tradition, la vague qui fait "Boon"). Une approche poétique sans niaiserie, c'est à dire impatiente de remuer le langage, trouver les mots, l'esprit et les rythmes nouveaux. Une autre approche des Hauts de France, de la grande région, approche de pied ferme puisque Cie Faisan décide d'y poser ses bases et d'y développer son histoire et d'y multiplier ses lieux d'apparition et ses compagnonnages.

LES VIELLES CARETTES + RÉVEILLER LES VIVANTS

Repris par ma région ses accents, ses habitants et leur tradition d’accueil, je rechute régulièrement et cela donne des spectacles. On me dit qu’ils font du bien. Je crois qu’ils secouent la langue et remettent en mouvement les certitudes arrêtées. J’aimerais cela.

Spectacles qui parlent du Nord et de la région, je préfère affirmer qu’ils en tirent leur force. Comme s’ils cherchaient autre chose que la simple célébration d’une image. Des réflexions latérales, des modes de représentation agités, complexes, éclatés. En se rêvant des partenaires, un soutien ferme.

Ils s’obstine à prêter la voix aux poètes et puis à quelques fables ouvrières. Tout passe par des blagues sinon des tristesses presque marquées, rudes et fidèles à la grande région des Hauts de France d’où je viens, le Nord de mes origines, en y ajoutant pêle-mêle mes voisins cousins, lointains ou proches, et j’y intègre la Belgique et ses poètes wallons, comme j’ai intégré depuis longtemps la Picardie, dans mon Nord aux facéties ch’ti.

En tournée, contre vents et marées. Deux spectacles ou diptyque, l’un forain, farcesque : les Vieilles Carettes. L’autre plus relevé, littéraire et musical « Réveiller les vivants ». Tous deux vont droit à leur sujet, parlent cru comme d’autres terroir. Du folklore et des nostalgies, ils font un rigodon emballé. On y retrouve cette énergie populaire des sotties et du Carnaval, le tempo du poème, la fabrique d’un parler, rendant hommage aux tendresses mal dégrossies de cet accent picard. Au-delà d’une identité, c’est une culture, elle s’attache à l’histoire en marche, elle a besoin d’un passeur, un acteur remarquable, pas pour complaire ou rassurer localement mais pour se faire voir ailleurs ! Ce fut mon ambition depuis des années et je n’ai créé ces spectacles que pour les faire connaître au plus grand nombre.

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