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Juger sur pièce (bis), un chantier nomade
Que se passe-t-il avec les écritures théâtrales, toutes ces feuilles noircies qui viennent gifler la porte des théâtres et autres fabriques officielles ? N’importe quel membre des comités de lecture peut vous le confirmer : nous recevons toujours plus de pièces, malgré la difficulté de les voir montées… qui ne sont pas plus modestes, économes ou adaptées aux contraintes, non, des textes effrénés, côtoyant l’impossible. Les auteurs veulent pouvoir rêver, ouvrent une théorie possible d’un « rêve debout », oui. Ficeler un autre mode de relation-public, sauter l’étape de la mise en scène hyperachevée, laisser à vue l’écriture. Viser un langage théâtral immédiat. Bel objectif !
« Voulez-vous dire qu’il y en a un peu marre de ces adaptations de toutes parts, à coups d’effets techniques et grands renforts de musique ?
— Je ne vous ai pas coupé, alors laissez-moi terminer… »
Cette révolution impose ses priorités : trouver des lieux moins confidentiels et des heures inattendues. Être d’heureux trouble-fêtes de la programmation abonnés. S’imposer comme création et présence activante, rappeler dans la mission de service public la vraie place du spectateur, lors de formules ouvertes et foraines, c’est à dire offrant la voie à déambulation entre les œuvres. Prendre le pouvoir absolu, trois ou quatre jours, voire plus et davantage. Déclarer la création théâtrale « contemporaine » et l’imposer en état d’urgence. Pour s’y préparer, trouver des lieux de travail et d’échange : suivre le billet des Chantiers nomades sur le blog de Jacques Bonnaffé. Site officiel : Chantiers nomades.