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L’Oral et hardi

Du 1er au 24 juin 2022 au Théâtre de la Bastille

Saoulés de discours, de points de vue, d’opinions, saoulés de stratégies, défaits des petites phrases, des réactions, des sondages, rincés de toutes les prises de paroles et malgré tout on remet ça, L’Oral et hardi — soigner le mal par le mal et avec l’apostrophe ! La logorrhée comme dépuratif, sans retenue. Administrer l’allocution poétique L’Oral et hardi dans tous les théâtres, en plusieurs doses et sous l’assistance respiratoire de Jean-Pierre Verheggen, monument, maître phénoménal de l’assonance et du jeu de mots, vrai-faux charlatan de la poésie : Embarquez-vous pour ne plus vous taire, hurle Verheggen dans les tourmentes. C’était d’un autre temps déjà, hérité des hyperboles gauchistes, et cette démesure-là nous rassure. L’excès ne nuit pas toujours.

Ouf, c’est la délivrance il était temps ! Il faut, en effet, pouvoir s’arrêter au bon moment ! Savoir se tirer quand ça commence à bien faire et à lasser les gens mais insister quand ça commence à faire du bien !

(Extraits de Manifeste cochon / Ridiculum vitae)

Parure ou parlure ?

Tous ces mots bousculés, assemblés, tous ces parlers, cette oralité féconde émergeant des villages et des lieux-dits. Ou des quartiers… cette science déclarée « populaire et poétique », c’est à un auteur belge que L’Oral et hardi en doit l’origine. Un titre duo pour un spectacle solo reçu dans les rires et la tonicité d’une vraie découverte. Jean-Pierre Verheggen, c’est lui, natif de Gembloux près de Namur, expert des sons et des saveurs fortes, Hercule forain du jeu des mots et de l’ouissance, selon ses termes. Il allie la truculence à l’érudition joyeuse, accessible, inventive et contagieuse. C’est un conteur Verheggen et plus encore… ce monsieur est « un gros poète ». Sa parole est subversive, cinglant les modes desséchantes du marketing, singeant les pros du parler creux. Les textes regroupés dans ce montage couvrent plusieurs années d’une écriture abondante publiée aujourd’hui chez Gallimard, située parmi les toutes premières dans l’édition poétique française.

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